12 novembre 2009
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15:06
L’artiste français Daniel Firman représente des personnages isolés les uns des autres après avoir pourtant débuté avec des séries plus rassurantes.
En 2005, il fut révélé au grand public par la Galerie Alain Gutharc à la Fiac, avec l’ensemble intitulé Excentrique qui mettait en scène une série de personnages empilés les uns sur les autres, dans un style hyperréaliste, qui attira l’attention du Ministère de la Culture. Les sculptures représentaient des adolescents en train de réaliser une figure acrobatique et véhiculaient un message positif, de solidarité, faisant l’apologie de l’esprit d’équipe. Brutalement, en 2006, Daniel Firman cessa de représenter des groupes de personnes pour les isoler. Extrêmement prolifique, il mit en scène des personnages masculins ou féminins, dans les séries intitulées Attitudes, Suspensions ou Fashion collaboration. Ces doubles de nous-mêmes étaient représentés seuls, suspendus à une poutre (Carla en suspension, 2006), enfilant maladroitement un vêtement (Ester, 2006) ou réalisant un arbre droit (Clémentine, 2007). La mise en scène était toujours saugrenue et inattendue. Les personnages se débattaient seuls et, bien que leurs tracas fussent mineurs, il s’en dégageait une détresse dérangeante.
En 2009, les œuvres de l’artiste s’assombrissent et reflètent certainement l’air du temps. Crise financière, chômage, creusement de la société duale et effondrement des classes sont lus en arrière fond de Black hole, personnage prométhéen qui transporte à bout de bras un tas de ferrailles encombrant. Comme l’indique le titre de l’œuvre, une entrée dans la composition est suggérée par le trou d’un récipient qui surplombe et remplace la tête du personnage. Le néant, trou noir de l’univers d’où rien ne sort à part un jet d’énergie, n’est plus devant l’homme mais dans l’homme.
En 2005, il fut révélé au grand public par la Galerie Alain Gutharc à la Fiac, avec l’ensemble intitulé Excentrique qui mettait en scène une série de personnages empilés les uns sur les autres, dans un style hyperréaliste, qui attira l’attention du Ministère de la Culture. Les sculptures représentaient des adolescents en train de réaliser une figure acrobatique et véhiculaient un message positif, de solidarité, faisant l’apologie de l’esprit d’équipe. Brutalement, en 2006, Daniel Firman cessa de représenter des groupes de personnes pour les isoler. Extrêmement prolifique, il mit en scène des personnages masculins ou féminins, dans les séries intitulées Attitudes, Suspensions ou Fashion collaboration. Ces doubles de nous-mêmes étaient représentés seuls, suspendus à une poutre (Carla en suspension, 2006), enfilant maladroitement un vêtement (Ester, 2006) ou réalisant un arbre droit (Clémentine, 2007). La mise en scène était toujours saugrenue et inattendue. Les personnages se débattaient seuls et, bien que leurs tracas fussent mineurs, il s’en dégageait une détresse dérangeante.
En 2009, les œuvres de l’artiste s’assombrissent et reflètent certainement l’air du temps. Crise financière, chômage, creusement de la société duale et effondrement des classes sont lus en arrière fond de Black hole, personnage prométhéen qui transporte à bout de bras un tas de ferrailles encombrant. Comme l’indique le titre de l’œuvre, une entrée dans la composition est suggérée par le trou d’un récipient qui surplombe et remplace la tête du personnage. Le néant, trou noir de l’univers d’où rien ne sort à part un jet d’énergie, n’est plus devant l’homme mais dans l’homme.
Après cette série très percutante et d’à propos, on espère voir Firman sortir de ces compositions rigides moins inattendues que celles de 2006, qui pourraient devenir s’il n’y prêtait pas attention des systèmes de production de son propre travail.