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  • Passionnés d'art contemporain sous toutes ses formes d'expression, notre objectif est de partager nos coups de cœur et de vous donner envie d'aller les admirer.
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8 juin 2013 6 08 /06 /juin /2013 18:53

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A-li-ce et Swub, Parade : ouverture, 2013 –Performance audiovisuelle au LPM avec Webcam

 

La performance interactive entre dans le champ plus large de la performance audiovisuelle. La performance, dans le cadre audiovisuel, consiste à manipuler avec un logiciel de calcul de données en temps réel permettant d’agir directement sur les vidéos, le son, les enregistrements, etc. Parmi ces performances audiovisuelles nous trouvons le Vjing (visual-jockey) qui vient se synchroniser avec la prestation sonore du Dj, la distorsion de samples video ou Rythm’n’split, le Vdrips qui est une combinaison de mapping 3D et de peinture performative, le sound visualization qui illustre de  la musique expérimentale par des formes préprogrammées,  etc.

Nous avons rencontré A-li-ce à deux occasions, à Kassel dans le cadre de la Kasseler Dokfest en novembre 2012 et à Rome dans le cadre du LPM ou Live Performers Meeting en mai 2013. À Kassel, A-li-ce était venue accompagnée de son Dj et projeta pendant les deux heures de set électronique une série de séquences vidéo, ce que l’on appelle le Vjing. La jeune parisienne pratiquait depuis quatre ans le Vjing dans sa version dancefloor quand elle décida de s’affranchir de son musicien pour reprendre la main sur sa création sonore. Pour LPM, A-li-ce a présenté sa dernière recherche artistique, intitulée Parade : ouverture, librement inspirée de la nouvelle The Atrocity Exhibition de JG Ballard, qu’elle a qualifiée d’expérimentale (« work in progress »). Parade doit à terme se développer en quatre volets mais lors de son actualisation au LPM, elle n’en comportait que trois. Le dispositif technique était composé de deux ordinateurs, l’un pour le son (A-li-ce était assistée par Swub pour la partie sonore), l’autre pour le travail des images en temps réel et enfin une webcam dirigée vers la table de travail, ce qui est suffisamment rare dans le Vjing pour être souligné. C’est cette introduction d’un temps réel dans la performance live, du réel dans le virtuel qui m’a amenée à choisir l’œuvre d’A-li-ce parmi tous les Vj qui émergent aujourd’hui. Dans la courte présentation de l’œuvre sur le site de LPM, A-li-ce explique s’inspirer de la « mythologie personnelle » qui est à l’œuvre en chacun de nous tous les jours, une mythologie composée de mots et de personnages. A-li-ce décrit la crise de cette mythologie personnelle comme autant de blessures et fait un jeu de mots visuel avec « cut pieces » et des images de poignets tailladés. Nous dirions pour notre part que la première partie de Parade est une poésie sonore à tonalité dramatique où des images de mots découpés et d’associations corporelles jouent avec la voix off préenregistrée d’A-li-ce. Cette première partie, bien que très narrative par le choix des mots qui prennent sens en se succédant et nous conduisant à penser au suicide autorise l’immersion dans l’œuvre. Cette narration sert d’amorçage et nous permet d’entrer dans le monde de Parade. Le drame, pourtant pesant, est allégé par la déstructuration de séquences vidéo très courtes qui donne à l’ensemble un rythme dense, créant une tension entre le visuel et le sonore.

Au cours de cette première partie, particulièrement créative, A-li-ce décrit le temps de la « crise », ce moment de la vie où tout est remis en cause. Peu à peu le spectateur se laisse emporter par l’avalanche de mots à tonalité sombre quand soudain, moment fort de la réception, A-li-ce découpe en direct sous la webcam ces fameux mots qui traversent Parade d’un bout à l’autre. L’immersion est accentuée par le fait que l’on entend à proximité le découpage « réel » et tangible du papier devant l’artiste. La table vibre, la webcam saute, A-li-ce est toute entière à ce qu’elle fait. Le set de l’artiste était construit à la façon du Vjing, par volets successifs qui ne s’entrecoupent pas. Succède ainsi à cette première partie très saccadée, au rythme haché, un set reprenant les visuels de la première scène en les faisant trainer. Le temps s’étire, c’est celui des temps sombres survenu après la crise, celui où le néant succède au chaos. L’immersion est totale, le spectateur ne lâche plus son fil d’Ariane car la narration n’est plus, les mots ne sont plus, de longues séquences vidéo et une mélodie apaisée leur succèdent. Le troisième temps est audacieux, une coupure abrupte nous arrache de l’aphasie, accablés par le tempo lent à connotation dépressive, pour nous plonger dans une musique pop du groupe Abba, visant la dérision, qui se déconstruit peu à peu. Cette dernière partie, trop peu déstructurée, favorise toutefois notre émersion mais a le mérite de mettre un terme au mélodrame.  

 

 

Ce projet illustre ce qui oppose l’œuvre d’un Vj venu illustrer ou se synchroniser avec la musique d’un Dj et celle d’un Vj ayant repris la main sur toutes les dimensions de l’œuvre. Certes, la composition en actes déconcerte car nous avons certainement acquis des habitus de spectacle mais c’est le signe qu’A-li-ce a enrichi sa pratique artistique par l’expérience du dancefloor.  

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31 octobre 2010 7 31 /10 /octobre /2010 11:02

 

 

Un événement majeur dans l’histoire de la FIAC vient de se produire qui n’a pas été suffisamment souligné. Enfin, cette Foire est entrée dans le monde très hétéroclite de l’art contemporain et d’aujourd’hui. En effet, elle propose habituellement autant d’œuvres de la période moderne que contemporaine et pratiquement pas d’art d’aujourd’hui. Mis à part quelques vidéos d’artistes, nous n’y voyons traditionnellement ni installations ni performances d’artistes.

Mitchell-Innes  & Nash ont proposé à un public ravi une performance signée William Pope. L . Né en 1955 dans le New-Jersey, Pope invite régulièrement des tiers à se joindre à lui pour une performance comme Crawl en 2002 durant laquelle des volontaires rampaient devant le parvis d’une église (Portland, Maine). La performance Cusp montrée à la FIAC cette année faisait intervenir quatre acteurs qui portaient un masque du Président Obama et revêtaient un pyjama. Trois d’entre eux portaient un énorme rocher artificiel qu’ils soulevaient et faisaient pivoter lentement. Le quatrième était allongé sur un tas de terre, sous l’énorme masse, à la merci des trois « autres lui-même ».

Les notions de poids, d’écrasement et de lutte apparaissent clairement dans la mise en scène. Mais ce qui est le plus frappant dans cette œuvre reste la temporalité d’une extrême lenteur qui contraste avec l’urgence du temps  contemporain. Obama n’est pas une personne, un individu mais une icône, une représentation sur laquelle l’humanité tout entière a projeté ses espoirs. Pourtant, son héritage politique, symbolisé par l’énorme rocher, l’écrase et il ne faut pas un mais quatre Obama pour surmonter la tâche qui lui est assignée. Comment ne pas penser en voyant ce gros caillou à Sisyphe dont l’activité régulière est en fait une punition. La scène proposée par William Pope. L est en définitive absurde car sans fin, basée sur un éternel retour de ce rocher sur le corps allongé et inerte du Président américain.

La scène dure 75 minutes et c’est certainement dans cette durée que réside la performance des acteurs qu’il nous faut saluer au passage. Nos contemporains, dans leur quotidien, n'ont plus la perspective rassurante d'un après tant le temps s’est rétréci en s’accélérant. La discontinuité de l’urgence, l'éphémère de leurs actions les frappent dans leur instantanéité. La synchronie s'impose au détriment de la diachronie et  notre relation au temps est devenue aussi angoissante que celle de Roquentin dans La Nausée. Cusp au contraire nous présente un temps dilaté, un temps qui donne le temps au temps mais où il ne se passe rien. L’œuvre n’en demeure pas moins un instantané qui dure au lieu d’avancer. C’est un temps angoissant, un temps contemporain qui nous aura été présenté.

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